Retour Entretien avec Christophe Rodriguez, Directeur général de l’Institut Français pour la performance du bâtiment (IFPEB). 17/07/2024 Activité S'engager dans une démarche de Société à mission c'est aussi réaffirmer l'ouverture et l'intégration de nos parties prenantes dans nos actions et initiatives pour atteindre nos objectifs. Nous les avons mis en avant dans notre 1er Rapport intégré du groupe Seqens Entretien avec Christophe Rodriguez, Directeur général de l’Institut Français pour la performance du bâtiment (IFPEB). Quels sont aujourd'hui les grands enjeux économiques et écologiques auxquels le secteur de la construction fait face ? Nous vivons depuis quelques années une succession inédite de crises. Nous avons connu une crise sanitaire qui a reconfiguré notre rapport aux espaces, une crise des matériaux qui a soulevé les questions de la relocalisation de la production et des circuits d’approvisionnement et une crise de l’énergie qui nous a rappelé l’importance de sortir de notre dépendant aux énergies fossiles. Or, depuis 1990, la politique énergétique française et même européenne a consisté à sortir en priorité du charbon et du fioul au bénéfice du gaz naturel et de l’électricité avec, à la clé, de nombreuses subventions. Cette époque touche à son terme et c’est une véritable révolution. Parallèlement à ces crises, nous sommes confrontés à un enjeu d’accélération du changement climatique face auquel il est indispensable d’agir. Ces deux éléments conjugués ouvrent la voie à une dynamique de transformation pour les entreprises ce qui constitue à nos yeux une opportunité à saisir. Aujourd’hui, il est urgent d’aller plus vite que nous ne le faisons sur les enjeux de décarbonation. Je rappelle qu’en France depuis 1990, nous avons réussi à baisser de 28% nos émissions de gaz à effet de serre. C’est un progrès qu’il faut saluer mais il est largement insuffisant puisqu’il nous faut atteindre l’objectif d’une baisse de 55% en 2030. Nous n’avons dont fait que la moitié du chemin en trois quarts du temps. On peut se demander légitimement si nous allons y arriver. Dans ce contexte, le défi consiste à convertir cette succession de crises en accélérateur de transformation et à faire émerger un nouveau modèle. Comment l'IFPEB travaille-t-il avec les acteurs du logement social sur les sujets de la transition énergétique et environnementale ? L’IFPEB est un think tank dont la vocation est d’accélérer la décarbonation de l’immobilier et de la construction. Nous avons la chance de travailler avec des acteurs qui considèrent que ce changement de modèle est positif, bien que difficile à réaliser. Nos travaux, qui portent à la fois sur des problématiques d’atténuation et d’adaptation, s’articulent autour de deux piliers structurants. Le premier consiste à travailler avec des acteurs volontaires, tels que Seqens, qui entendent aller beaucoup plus loin que le cadre réglementaire. Nous considérons que ce que réussit à faire cette typologie d’acteurs en matière de logements, d’économie circulaire ou encore de sortie des énergies fossiles, malgré les difficultés auxquelles ils sont confrontés, tout le monde peut y parvenir à terme. Cela signifie que ces avancées peuvent être réglementées. Cette démarche favorise l’émergence d’un socle commun et contribue à créer un effet d’accélération. Autre pilier, le lobbying dans le cadre duquel nous exposons au législateur et à l’administration ce qu’arrivent à faire les acteurs les plus performants avec l’objectif de standardiser les bonnes pratiques. Dans ce cadre, nous avons été appelés à travailler sur le diagnostic de performance énergétique, sur MaPrimeRénov’ ou encore sue la réglementation énergétique et environnementale RE 2020. Notre méthode consiste à informer, à monter pour chaque pratique environnementale des groupes de travail et des univers collaboratifs pour accélérer la transformation. Parmi les initiatives conçues et mises en oeuvre par l'IFPEB pour donner vie à la décarbonation, quelles sont celles qui vous semblent les plus prometteuses ? Je pense en premier lieu au Hub des prescripteurs bas carbone. Il s’agit d’une action collective qui vise à ancrer l’analyse du cycle de vie dans les pratiques immobilières conformément à la RE 2020. Pour la construction neuve, la question qui se pose est comment décarbonater le plus vite possible à euros maîtrisés. Cela nécessite de raisonner sur les enjeux de méthode, de repenser les enjeux d’architecture et d’anticiper tout ce qui peut l’être. En rénovation, l’interrogation porte sur les arbitrages qu’il faudrait faire si cet outil d’analyse du cycle de vie était utilisé. Avec, là aussi, une réflexion sur les coûts d’investissement et les économies qui en découleront. Le facteur-clé de succès, c’est le dialogue, l’échange et la coopération grâce auxquels on aboutit à un socle commun de prescription pertinent. D’où l’importance des maîtres d’ouvrage. La seconde initiative que je relève concerne le Booster des énergies renouvelables et de récupération que Seqens a rejoint. Il s’agit d’une action collective portée par A4MT qui entend accélérer la sortie des énergies fossiles et à partager les bonnes pratiques à l’oeuvre. L’IFPEB y a contribué en développant l’ENRScore qui vise à révéler le potentiel d’énergies renouvelables à l’échelle du bâtiment. C’est un bel exemple de pratique novatrice adoptée par les membres de ce booster.
Entretien avec Christophe Rodriguez, Directeur général de l’Institut Français pour la performance du bâtiment (IFPEB). Quels sont aujourd'hui les grands enjeux économiques et écologiques auxquels le secteur de la construction fait face ? Nous vivons depuis quelques années une succession inédite de crises. Nous avons connu une crise sanitaire qui a reconfiguré notre rapport aux espaces, une crise des matériaux qui a soulevé les questions de la relocalisation de la production et des circuits d’approvisionnement et une crise de l’énergie qui nous a rappelé l’importance de sortir de notre dépendant aux énergies fossiles. Or, depuis 1990, la politique énergétique française et même européenne a consisté à sortir en priorité du charbon et du fioul au bénéfice du gaz naturel et de l’électricité avec, à la clé, de nombreuses subventions. Cette époque touche à son terme et c’est une véritable révolution. Parallèlement à ces crises, nous sommes confrontés à un enjeu d’accélération du changement climatique face auquel il est indispensable d’agir. Ces deux éléments conjugués ouvrent la voie à une dynamique de transformation pour les entreprises ce qui constitue à nos yeux une opportunité à saisir. Aujourd’hui, il est urgent d’aller plus vite que nous ne le faisons sur les enjeux de décarbonation. Je rappelle qu’en France depuis 1990, nous avons réussi à baisser de 28% nos émissions de gaz à effet de serre. C’est un progrès qu’il faut saluer mais il est largement insuffisant puisqu’il nous faut atteindre l’objectif d’une baisse de 55% en 2030. Nous n’avons dont fait que la moitié du chemin en trois quarts du temps. On peut se demander légitimement si nous allons y arriver. Dans ce contexte, le défi consiste à convertir cette succession de crises en accélérateur de transformation et à faire émerger un nouveau modèle. Comment l'IFPEB travaille-t-il avec les acteurs du logement social sur les sujets de la transition énergétique et environnementale ? L’IFPEB est un think tank dont la vocation est d’accélérer la décarbonation de l’immobilier et de la construction. Nous avons la chance de travailler avec des acteurs qui considèrent que ce changement de modèle est positif, bien que difficile à réaliser. Nos travaux, qui portent à la fois sur des problématiques d’atténuation et d’adaptation, s’articulent autour de deux piliers structurants. Le premier consiste à travailler avec des acteurs volontaires, tels que Seqens, qui entendent aller beaucoup plus loin que le cadre réglementaire. Nous considérons que ce que réussit à faire cette typologie d’acteurs en matière de logements, d’économie circulaire ou encore de sortie des énergies fossiles, malgré les difficultés auxquelles ils sont confrontés, tout le monde peut y parvenir à terme. Cela signifie que ces avancées peuvent être réglementées. Cette démarche favorise l’émergence d’un socle commun et contribue à créer un effet d’accélération. Autre pilier, le lobbying dans le cadre duquel nous exposons au législateur et à l’administration ce qu’arrivent à faire les acteurs les plus performants avec l’objectif de standardiser les bonnes pratiques. Dans ce cadre, nous avons été appelés à travailler sur le diagnostic de performance énergétique, sur MaPrimeRénov’ ou encore sue la réglementation énergétique et environnementale RE 2020. Notre méthode consiste à informer, à monter pour chaque pratique environnementale des groupes de travail et des univers collaboratifs pour accélérer la transformation. Parmi les initiatives conçues et mises en oeuvre par l'IFPEB pour donner vie à la décarbonation, quelles sont celles qui vous semblent les plus prometteuses ? Je pense en premier lieu au Hub des prescripteurs bas carbone. Il s’agit d’une action collective qui vise à ancrer l’analyse du cycle de vie dans les pratiques immobilières conformément à la RE 2020. Pour la construction neuve, la question qui se pose est comment décarbonater le plus vite possible à euros maîtrisés. Cela nécessite de raisonner sur les enjeux de méthode, de repenser les enjeux d’architecture et d’anticiper tout ce qui peut l’être. En rénovation, l’interrogation porte sur les arbitrages qu’il faudrait faire si cet outil d’analyse du cycle de vie était utilisé. Avec, là aussi, une réflexion sur les coûts d’investissement et les économies qui en découleront. Le facteur-clé de succès, c’est le dialogue, l’échange et la coopération grâce auxquels on aboutit à un socle commun de prescription pertinent. D’où l’importance des maîtres d’ouvrage. La seconde initiative que je relève concerne le Booster des énergies renouvelables et de récupération que Seqens a rejoint. Il s’agit d’une action collective portée par A4MT qui entend accélérer la sortie des énergies fossiles et à partager les bonnes pratiques à l’oeuvre. L’IFPEB y a contribué en développant l’ENRScore qui vise à révéler le potentiel d’énergies renouvelables à l’échelle du bâtiment. C’est un bel exemple de pratique novatrice adoptée par les membres de ce booster.